Che-Wu du Temple Ziu (1740-1810) vécut durant la dynastie Qin (1644-1912). Son nom
de famille était Ma, et il était du comté de Feng-run, province de Hebei. Il commença
à étudier les textes classiques chinois alors qu'il n'était qu'enfant. À l'âge de
vingt-deux ans, en raison d'une maladie grave, il réalisa l'impermanence du corps
illusoire. Une fois guéri, il se rendit à l'Abbaye Sansheng et devint moine sous
la direction du Maître du Dharma Lirongchi. À l'âge de vingt-trois ans, il fut parfaitement
ordonné par le Maître Vinaya Hengshi du Temple Xinyun.
En suivant des enseignants érudits, Chewu acquit une bonne compréhension de la doctrine
Mahayana. Il étudia le Sutra de l'Éveil Parfait sous la main du Maître du Dharma
Longyi du Temple Xiangjie et il étudia la doctrine de la conscience unique avec le
Maître du Dharma Hui-an, du Temple Zengshou. Il entendit également le Maître du Dharma
Biankong du Temple Xinhua expliquer le Sutra du Lotus, le Sutra Surangama, et le
Sutra du Diamant.
En 1768, la trente-troisième année du règne de l'empereur Qianlong, Chewu se rendit
au Temple Guangtong pour pratiquer la contemplation Chan avec le Maître Chan Cuiruchun.
Par la suite, Cuiruchun valida sa réalisation, et le désigna comme étant la trente-sixième
génération de l'école Linji, branche majeure de l'école Chan. En 1773, lorsque Maître
Cuiruchun se déplaça vers le Temple Wanshou, Che-Wu lui succéda comme abbé du Temple
Guangtong. Pendant vingt ans, il guida de nombreux disciples dans leur pratique de
la contemplation Chan. La voie de l'école Chan prospéra.
Che-Wu avait une grande admiration pour Yanshou et Zhuhong, qui étaient de grands
maîtres Chan, mais se tourna vers la Terre Pure. Déterminé à suivre leur exemple,
il commença à concentrer sa formation sur la Porte du Dharma de la Terre Pure. Ce
fut un point tournant dans sa vie spirituelle. Il fixa lui-même une règle pour recevoir
des visiteurs seulement pour la durée d'un bâton d'encens. Pour le reste de la journée,
il n'arrêtait pas de réciter avec diligence le nom du Bouddha Amitabha et s'entraînait
à d'autres moyens de l'école de la Terre Pure.
En 1792, Che-Wu devint l'abbé du Temple Juesheng à Pékin, également appelé le Temple
Dazhong. Pendant ses huit années d'abbatiat, il fut reconnu comme étant un enseignant
de premier plan de l'École de la Terre Pure. De nombreux fidèles furent convertis
à cette Porte du Dharma.
En 1800, la cinquième année du règne de l'empereur Jiaqing, Che-Wu se déplaça vers
le Temple Zifu, également appelé le Temple Hongluo, au pied de la Montagne Hongluo,
au nord de Beijing. La foule le suivit là-bas, et pendant les dix années suivantes,
ce temple devint un lieu célèbre de la bodhi pour la Terre Pure.
Dans le deuxième mois de 1810, Che-Wu dit à la foule des croyants, "Les causes et
conditions illusoires ne durent pas. Ce serait une honte de gâcher notre vie. Chacun
de vous devrait diligemment réciter le nom du Bouddha Amitabha. Un jour, nous nous
réunirons dans sa Terre Pure. " Dans le douzième mois de cette année, il manifesta
la maladie et demanda aux gens de lui prêter assistance en prononçant le nom du Bouddha
Amitabha. En voyant dans le ciel d'innombrables banderoles venant de l'ouest, il
dit adieux à la foule : "Le signe de la Terre Pure est à portée de main. Je vais
bientôt rentrer à la maison à l'ouest." Dans l'après-midi du dix-sept jour de ce
mois, Che-Wu dit à la foule, "Hier, j'ai vu les Bodhisattvas Manjusri, Avalokitesvara,
et Mahasthamaprapta. Aujourd'hui, le Bouddha Amitabha est venu me recevoir."
La foule sincèrement récita le nom du Bouddha Amitabha à haute voix tandis que Chewu
s'assit les jambes croisées face à l'ouest. Il dit : "Chaque fois en prononçant le
grand nom, je vois une partie de l'excellent aspect." Avec les mains jointes, Che-Wu
décéda pour une renaissance dans la Terre Pure, à l'âge de soixante-dix ans. La foule
entière sentit une odeur extraordinaire dans l'air. Au cours de la semaine de l'exposition
de son corps, il avait l'air frais et vivant, ses cheveux blancs passèrent du blanc
au noir brillant. Le quatorzième jour, son corps fut placé dans un cercueil cubique.
Le vingt et unième jour, après la crémation de son corps, des centaines de reliques
colorées furent découvertes.
Che-Wu encourage tout le monde à affronter la mort et à surmonter la force régulière
karmique. Bien que la force régulière karmique est comme le poids de nos dettes qui
nous entraîne et fait glisser vers les renaissances karmiques dans les Trois Royaumes
de l'Existence, notre force pure karmique peut nous soulever vers la renaissance
dans la Terre Pure. Si l'on accomplit un pur karma – rendre hommage et se prosterner,
faire l'éloge, faire des souhaits, visualiser et transférer les mérites - pour la
renaissance dans la Terre Pure, avec un esprit de foi, de fermeté et de respect,
notre force pure karmique va s'accroître. Lorsque cette force pure karmique arrivera
à maturité, on renaîtra certainement dans la Terre Pure, et non ailleurs. Il enseigne
que l'on doit croire que (1) la mort suit toujours la naissance; (2) la vie est éphémère;
(3) les trajets de transmigration sont dangereux; (4) la durée de vie d'un tenant
d'une mauvaise vie est très longue; ( 5) les paroles du Bouddha ne sont jamais fausses;
(6) les Terres Pures existent; (7) la renaissance dans la Terre Pure est actualisée
par notre résolution (8); la renaissance dans la Terre Pure signifie que l'on ne
pourra jamais régresser de notre chemin spirituel; ( 9) on atteindra la Bouddhéité
en une seule vie une fois là-bas; (10) les dharmas sont des manifestations de l'esprit,
lequel forme un Bouddha.
Les quatre premières croyances soutiennent notre aversion pour des renaissances répétées
dans les Trois Mondes; les six dernières soutiennent notre souhait pour la renaissance
dans la Terre Pure. Che-Wu pense que ceux qui aspirent à la Terre Pure doivent savoir
que (1) le chemin de la Bodhi commence avec l'activation de l'esprit d'éveil; (2)
la ligne directrice vraie de l' École de la Terre Pure est de réciter le nom du Bouddha
Amitabha avec une foi et résolution profonde; (3) la voie Habile est de réciter son
nom avec un esprit sans distraction; (4) l'entraînement essentiel pour l'esprit est
d'assujettir les afflictions; (5) la fondation de la voie est d'observer les préceptes
avec pureté; (6) les conditions favorables sont des pratiques ascétiques; (7) le
but de notre entraînement est de parvenir à un esprit unifié; (8) les signes de bon
augure avant ou après notre extinction sont la preuve de notre renaissance dans la
Terre Pure.
En réponse à la question de savoir comment atteindre un esprit unifié, Che-Wu différencie
deux types d'entraînement. Tout d'abord, on peut s'entraîner pour un esprit unifié
dans toute activité, telles que rendre hommage, se repentir, réciter des sutras,
faire la méditation assise, prononcer le nom du Bouddha Amitabha, et circumambuler
la statue de Bouddha. C'est ce qu'on appelle la manifestation de l'esprit un. Deuxièmement,
on peut réaliser notre esprit en remarquant que la nature et les fonctions de l'esprit
sont les mêmes. Par exemple, tandis que l'on rend hommage, s'assoit pour la méditation
assise, ou récite le nom du Bouddha Amitabha, notre esprit, dans sa vraie nature,
n'a ni naissance ni mort, ni sujet ni objet. Comme on continue à chercher la source
de l'esprit en fonctionnement, on ne peut trouver que l'esprit un, l'esprit d'une
apparence. C'est ce qu'on appelle le principe de l'esprit un.
Tandis que l'on ne cesse pas de réciter le nom du Bouddha Amitabha, on devrait laisser
tomber tous les autres objets. En gardant cette seule pensée, on devrait être solennel,
comme si on était en deuil de nos parents, et être patient, comme une poule qui garde
ses œufs au chaud. En s'entraînant avec pleine conscience, on ne devrait rechercher
ni de petits résultats ni de résultats rapides. Pensée après pensée, le monde de
notre corps et notre esprit sera purifié par cette seule pensée pure. En outre, on
devrait ressentir (1) de la honte parce que l'on a commis du mauvais karma depuis
des temps sans commencement, (2) de la joie parce qu'on est très chanceux d'avoir
rencontré cette rare Porte du Dharma, (3) de la tristesse à cause de l'entrave karmique
depuis des temps sans commencement, et (4) de la reconnaissance à cause de la bonté
et la compassion du Bouddha. Ces sentiments contribuent à notre karma pur tandis
que l'on récite le nom du Bouddha Amitabha.
© Amitabha Terre Pure Diffusion