Zhu-Hong du Temple Yunqi (1535-1615) vécut durant la dynastie Ming (1368-1644). Son
nom de famille était Shen, et il naquit dans une famille de renom dans Renhe, l'actuel
comté de Hang, province de Zhejiang. À dix-sept ans, il passa un examen de comté
et fut désigné comme érudit. Il avait une voisine, une vieille dame qui récitait
des milliers de fois par jour le nom du Bouddha Amitabha. Zhu-Hong lui demanda la
raison. Elle répondit :
"Mon défunt mari maintenait le nom du Bouddha Amitabha toute sa vie. En l'absence
de maladie ou de douleur, après avoir dit adieu aux autres, il s'éteignit paisiblement
pour la renaissance en Terre Pure de l'Ouest. Je sais donc que le mérite de réciter
le nom du Bouddha Amitabha est inconcevable."
Puis, l'esprit de Zhu-Hong se tourna vers la Terre Pure. Pour se tenir vigilant,
il écrivit quatre mots "shengsi shida" [le sujet de la naissance et de la mort importe
grandement] et garda ce mémo sur son bureau.
À l'âge de vingt-sept ans, Zhu-Hong perdit son père. Puis son fils nouveau-né mourut,
suivi par sa femme. Pressé par sa mère, il épousa une jeune fille dont le nom était
Tang. À l'âge de trente et un ans, il perdit sa mère. Après la mort de quatre membres
de la famille, Zhu-Hong vit à travers l'impermanence de la vie.
En 1566, la quarante-cinquième et dernière année des années Jiajing de l'empereur
Shizong, à l'âge de trente-deux ans, Zhu-Hong dit à sa jeune femme qu'il avait décidé
de renoncer à la vie familiale. Gracieusement elle répondit, "Tu pars en premier.
Je vais suivre à mon rythme."
Zhu-Hong composa alors un poème de sept oblitérations, renonçant à sept poursuites
et occupations mondaines, telles que la famille, la gloire et la richesse. Il devint
moine sous la direction du Maître du Dharma Xingtianli du Temple Wumen (sans porte),
et fut pleinement ordonné par le Maître Vinaya Wuchenyu au Temple Zhaoqing.
Puis, Zhu-Hong voyagea vers le Nord, à la recherche d'enseignants bienfaisants érudits.
Toujours dans la période de deuil pour sa mère, il portait avec lui la plaque du
nom de sa mère. Comme forme de piété filiale, avant de manger un repas, il faisait
une offrande au nom de la plaque. Lors de sa visite à la Montagne Wutai, dans la
province du Shanxi, il eut une vision du Bodhisattva Manjusri émettant un éclat lumineux.
Puis, il suivit deux aînés Maîtres Chan Bianrong et Xiaoyan, et contempla la question
principale Chan suivante : "Qui récite le nom de Bouddha ?"
Lors de son retour, après avoir entendu le tambour d'une tour de tambour (sorte de
monument chinois), Zhu-Hong réalisa soudainement son véritable esprit. En direction
du sud, épuisé par ses voyages, il gisait inconscient au Temple Waguan dans Jinling,
aujourd'hui Nanjing, dans la province du Jiangsu. Il échappa de justesse à l'incinération
quand soudainement il reprit ses esprits et réussit à dire, "J'ai encore un souffle."
Avant de se remettre complètement de sa maladie, il continua son chemin vers le sud
et finalement arriva dans sa ville natale de Hangzhou, la province du Zhejiang.
En 1571, la cinquième année des années Longqing de l'empereur Muzong, Zhu-Hong alla
mendier de la nourriture dans la banlieue de Hangzhou, et fut attiré par la beauté
de la montagne Yunqi. Plus tôt en 967, le Maître Chan Qui Apprivoise-le-Tigre de
la dynastie Song avait déménagé là-bas et construit un temple, lequel fut ensuite
détruit par des pluies torrentielles. Dans cet environnement isolé, quelques laïques
construisirent une hutte de trois pièces pour Zhu-Hong. Il y vécut seul, méditant
le Dharma et récitant le nom du Bouddha Amitabha.
Pendant des années, les tigres ravagèrent les villageois dans les zones environnantes
de la Montagne Yuni. Par compassion pour eux et les défunts, Zhu-Hong récita des
sutras, fit des prières, des offrandes alimentaires, et transféra tous ses mérites
aux gens. Alors, les tigres arrêtèrent de léser les personnes.
Les villageois demandèrent à Zhu-Hong de les soulager de la dure sécheresse. Il répondit :
"Ce moine ne sait que réciter le nom du Bouddha Amitabha. Il n'a aucune autre compétence."
Cependant, les personnes insistèrent pour qu'il fasse quelque chose. Alors, Zhu-Hong
marcha sur toutes les voies dans les champs desséchés, en disant "amituo fo" et en
frappant le poisson en bois (un instrument à percussion bouddhiste ou toc-toc). La
sécheresse immédiatement cessa et laissa place à des averses de pluie.
Joyeux et reconnaissants, les villageois apportèrent des matériaux de construction
à la Montagne Yunqi. Tandis qu'ils cassaient le sol et creusaient, ils découvrirent
des fondations de l'ancien Temple Yunqi. Inspirés et se sentant bénis, ils construisirent
dessus un temple composé d'une salle de Dharma, une salle de méditation, et de quartiers.
A mesure que Zhu-Hong diffusait la Porte du Dharma de la Terre Pure, des moines et
des laïcs dans les quatre directions affluèrent pour le suivre, l'honorant comme
le Bodhisattva Yunqi. Leur pratique principale de récitation "amituo fo" était complétée
par la méditation assise et l'étude des Écritures.
Zhu-Hong relança le système de conférer des préceptes, et il édita les textes des
pratiques cérémoniales pour délivrer les êtres vivants sous toutes les formes. Il
établit des règles strictes pour son temple. Les administrateurs, les moines résidants,
et les visiteurs vivaient dans des quartiers séparés, et les vieux et les malades
étaient aux petits soins. Deux fois par mois, lors des jours de la nouvelle lune
et de la pleine lune, tous les moines étaient tenus de réciter leurs préceptes monastiques,
et les préceptes du Bodhisattva dans le Sutra du Filet de Brahma et de se repentir
de leurs péchés. La nuit, des gardiens patrouillaient le terrain, chacun frappant
le poisson en bois et scandaient le nom du Bouddha Amitabha. Le son résonnait dans
les vallées de la montagne.
Au milieu du sixième mois de 1612, la quarante-troisième année des années Wanli de
l'empereur Shenzong, Zhu- Hong se rendit à la ville pour rendre visite à ses amis
et ses disciples, et il leur dit qu'il irait à un autre endroit. Ensuite, il revint
à son temple et invita des gens à prendre un thé, leur disant qu'il ne resterait
plus longtemps ici.
Le deuxième jour du septième mois de cette année, Zhu-Hong manifesta la maladie,
et il s'assit en méditation dans sa chambre. Lorsque ses disciples de la ville arrivèrent
et se réunirent autour de lui, Zhu-Hong ouvrit les yeux et dit : "Vous devriez chacun
réciter fidèlement le nom du Bouddha Amitabha sans pensée de défection. Ne compromettez
pas mes règles."
Le quatrième jour de ce mois, à midi, au son des disciples scandant "amituo fo",
Zhu-Hong paisiblement décéda pour une renaissance dans la Terre Pure, à l'âge de
quatre-vingt-un ans. Quand les nouvelles éclatèrent, les cris des gens étaient entendus
à des dizaines de lis de la montagne. Quarante-neuf jours plus tard, son corps fut
consacré dans une pagode au pied de la montagne.
Zhu-Hong fut un écrivain prolifique, sous son épithète bien connu Lian-Chi (étang
de lotus). Ses discours sur l'entraînement pour la Terre Pure sont recueillis dans
l'extension du canon chinois. Bien qu'il approuve les deux entraînements de la contemplation
Chan et de la récitation du nom du Bouddha Amitabha, il pencha pour ce dernier. Il
conseille aux étudiants Chan de se résoudre à renaître dans la Terre Pure. Tant que
la renaissance est inévitable, même pour celui qui a réalisé son véritable esprit,
pourquoi ne pas choisir de renaître dans la Terre du Bouddha Amitabha, pour suivre
le plus grand des enseignants ?
Il affirme que les Trois Entraînements - les préceptes, la méditation et la sagesse
- sont l'essence du Bouddha Dharma. Tandis que l'on pense avec détermination au Bouddha,
aucun mal ne s'élève de l'esprit. Ceci est l'observance des préceptes. Tandis que
l'on pense avec détermination au Bouddha Amitabha, l'esprit ne poursuit pas d'autres
objets. Ceci est la méditation. Tandis que l'on pénètre dans la vraie réalité d'une
pensée de ce Bouddha, on réalise que sujet et objet ne peuvent êtres capturés. Ceci
est la sagesse. Ainsi, penser au Bouddha Amitabha est apprendre les préceptes, la
méditation et la sagesse.
Zhu-Hong recommande de réciter le nom du Bouddha Amitabha comme la meilleure méthode
pour atteindre le Samadhi de la Pensée-Aux-Bouddhas parce que c'est le moyen le plus
simple et la voie la plus brillante. Comme la naissance-mort n'est pas en dehors
d'une pensée, de même des myriades de dharmas ne sont pas en dehors d'une pensée.
Il est judicieux d'utiliser cette pensée une pour penser à ce Bouddha. Si l'on peut
découvrir la source de cette pensée, on réalisera que le Bouddha Amitabha est notre
vraie nature. Même si l'on échoue, par la puissance de notre pensée, on peut renaître
dans la Terre Pure, et parvenir à une grande réalisation.
© Amitabha Terre Pure Diffusion